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Courses : le PMU perd un atout sur le marché des paris en ligne


L'Autorité de la concurrence a obtenu la séparation des paris sur le site Internet de ceux dans le réseau PMU.

Résultat d'une plainte déposée en 2012 par Betclic Everest Group (BEG), l'Autorité de la concurrence a publié hier sa décision sur l'activité de paris hippiques du P.M.U. Le gendarme de la concurrence annonce ainsi avoir obtenu de l'opérateur qu' « il sépare son activité de paris hippiques en ligne de celle de son réseau de points de vente physiques sous monopole ».

BEG avait précisément fondé sa plainte sur le fait que, en mutualisant les mises qu'il enregistre sur son site pmu.fr à celles engagées par les parieurs dans le cadre de son monopole en « dur » (bars-tabacs, maisons de la presse…), le .PM.U. renforce considérablement l'attractivité de son offre sur Internet. De fait, le GIE émanant des sociétés de courses peut ainsi proposer des gains beaucoup plus élevés que les autres sites de paris hippiques, a pu constater l'Autorité de la concurrence. Arguant de leur souci d'assurer « le maintien, au bénéfice du consommateur, d'une offre légale diversifiée sur le marché récemment ouvert des paris hippiques en ligne », les sages de la rue de l'Echelle ont donc obtenu plusieurs engagements du PMU, qu'ils ont « acceptés et rendus obligatoires », et ce « après plusieurs améliorations successives ».

L'opérateur s'est ainsi engagé à séparer, avant le 30 septembre 2015 et pour chacun des paris proposés sur pmu.fr, ses masses d'enjeux enregistrées en ligne de celles enregistrées « en dur ». Le délai a été validé par l'Autorité de la concurrence après que celle-ci a « acquis la conviction que le délai ne pourrait être raccourci ». Interrogé par « Les Echos », un porte-parole du P.M.U a dit « prendre acte d'une décision qu'on connaît bien, résultat de longues négociations suite à nos engagements » . Il a ajouté que cet accord est « bien équilibré » et « préserve le marché des jeux en ligne ».

« Rééquilibrage »

La directrice générale de BEG, Isabelle Andres, citée dans un communiqué, se félicite de « ces nouvelles règles de marché qui vont positionner tous les opérateurs de paris hippiques en ligne sur un pied d'égalité, et vont nous permettre d'investir sur notre activité Turf afin de devenir un opérateur influent du marché ». Quant à ZEturf, qui se présente « comme le premier acteur privé du marché des paris en ligne sur les courses hippiques françaises et européennes et comme le challenger numéro 1 du PMU sur Internet », son directeur général, Emmanuel de Rohan Chabot, a déclaré que « la scission des masses d'enjeux permet indéniablement un rééquilibrage des forces entre l'ancien monopole historique et les "pure players" Internet comme ZEturf, qui sont désormais à armes égales ».

Si la décision de l'Autorité de la concurrence était appliquée dès maintenant, le .PM.U .ne pourrait plus proposer sur son site le très populaire Quinté+, qui distribue des gains trop importants au regard des sommes récoltées en ligne. Mais l'opérateur a au moins une bonne raison d'être satisfait : l'usage de sa marque sur Internet n'est pas remis en cause.

A. Bo., Les Echos



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